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Beaucoup
de gens y voient comme de la lâcheté à adopter ce comportement du lâcher
prise, car ils croient qu'on démissionne de la vie, qu'on détourne nos
yeux des choses matérielles pour ne se préoccuper que de choses spirituelles.
Cela
est faux et vrai en même temps. C'est faux parce qu'un être très actif
sur cette terre, ayant une vie professionnelle pleine, une vie familiale
comme tout un chacun peut sans aucun problème adopter un comportement
de lâcher prise total sans que cela ne nuise à ses activités matérielles.
Est-il besoin d'être ermite de nos jours, loin de toute civilisation
pour lâcher prise? Non. Si on n'a pas l'âme d'un ermite, cela ne porte
pas préjudice à l'évolution de l'être. L'illumination est également
à la portée de l'homme moderne qui travaille, a une famille, a une vie
privée, qui est sexuellement actif par opposition à l'ermite qui a renoncé
à toute sexualité.
Le lâcher
prise n'est pas contrairement à ce que nombre d'entre nous pensons une
fin d'activité dans la matière, il est plutôt une attitude morale vis
à vis du monde créateur, savoir que nos activités terre à terre, bien
qu'elles résultent de la volonté humaine n'en sont pas moins orchestrées
par les puissances spirituelles des mondes invisibles qui mettent à
notre disposition tous les moyens nous permettant de bien conduire nos
entreprises ici bas.
Cela
implique une foi qui est du domaine du subjectif. Moi seul connaît la
force de ma foi, moi-seul sait sur quelle base elle est fondée.
En même
temps il est vrai que la vie telle qu'on la connaît habituellement qui
consiste à amasser un stock croissant de sensations-plaisirs-déplaisirs,
à n'en plus finir, change d'objet. Ce n'est plus le quantitatif que
l'on recherche, mais le qualitatif, autrement dit nos choix se portent
sur un minimum d'actes aptes à procurer non pas des petits plaisirs
qui vont , qui viennent, qui repartent, mais un sentiment tourné vers
l'intense, vers la joie perpétuelle. Puissiez-vous la connaître! Car
la moindre expérience, qu'elle soit négative ou positive(dans ce contexte
il y en aura de moins en moins de négatives) intégrée de manière cruciale
au processus de transformation intérieure est supportée par un plaisir
qui ne trouve aucune limite à son installation durable. C'est le début
de l'extase. La vie prend dès lors un sens nouveau. Elle s'épanouit
dans la plénitude. Elle est sel qui donne goût, goût à être, un goût
qui ne s'estompera plus jamais.
Et ce
goût, on ne le connaît pas si on ne meurt pas en quelque sorte au monde,
au monde sensoriel habituel. C'est vrai donc qu'il y a un désintérêt
pour les choses de la vie courante, mais il ne faut pas croire qu'il
y a arrêt des activités. Le peu que l'on fait, on le fait pleinement,
joyeusement, généreusement, dans la paix du cœur et on chevauche ainsi
des ondes de plaisir, des vagues de volupté jamais taries.
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