Cette attitude a eu un effet très négatif sur le comportement sexuel des hommes. Cela a généré chez la plupart un sentiment de culpabilité à l'égard du sexe, du plaisir, devenus choses sales, pas propres, offensants, péchés conduisant à la damnation éternelle, un organe objet de honte et d'opprobre, un appendice(que ce soit celui de l'homme ou celui de la femme) tout juste bon pour l'ablation réelle ou imaginaire. Que de drames sur ce chapitre qu'on ne peut que déplorer. Hélas! Un rétablissement de la fonction sexuelle libératrice n'est guère à espérer dans les prochains de nos jours tant le mal s'est incrusté. Ironie du sort, en réaction à une censure sans cesse affirmée, une tendance s'est faite jour, celle du sexe à tout va, excessif et extrême où seul compte l'orgasme extérieur symbolisé dans une décharge énergétique suivie immanquablement d'épanchement d'humeur aussi bien pour l'homme que pour la femme. Cette recherche de plaisir là s'est tellement imposée ces derniers temps qu'elle se décline en tant que but, en tant que fin en soi, nécessairement et véritablement affiliée à l'acte sexuel. Telle est la sexualité qui s'épanouit à l'horizon du 3ème millénaire.

  L'approche esquissée ici se veut responsable et c'est avec force que ma voix s'élève pour dire aux hommes, aux femmes que la sexualité bien maîtrisée est aussi un sûr moyen d'atteindre l'illumination, l'extase ou le nirvana, des états modifiés de conscience qui nous rapprochent du divin et nous rétablissent dans notre filiation cosmique à jamais réinsérés dans notre monde véritable, le monde spirituel pur, celui de tous les possibles, de l'expansion, de l'amour inconditionnel et de la joie perpétuelle.

  Je ne veux pas minimiser cette force qu'est le sexuel. C'est la force la plus essentielle, car c'est grâce à elle que nous venons au monde. C'est grâce à elle que nous allons déployer nos énergies au sein de l'activité terrestre. Notre échec ou notre réussite découlent de cette force aussi est-il très important qu'on comprenne que la force sexuelle est notre capital vie, épanouissement et fécondité(pas dans le sens multipliez-vous, mais dans celui  de ce qui est apte à la prospérité).

  En ce moment même où vous lisez ces lignes, des jeunes font l'amour sur des banquettes arrières de voitures, en  des emplacements de fortune où ils risquent d'être surpris et dérangés par une arrivée intempestive de personne étrangère à leur affaire, dans une arrière salle crasseuse et miteuse d'un immeuble frappé de démolition, dans un local sombre, une pièce lugubre, insalubre, une clairière de forêt cernée par des regards en mal de sensations. Comme ils n'ont pas été préparés à assumer leur sexualité par leurs parents victimes de toutes sortes de tabous, pensées et sentiments inadéquats, héritage culturel des temps passés, de la répression initiée jadis par l'Eglise, ni par la société éducatrice, qui, elle, ne brille surtout pas par l'éducation sexuelle dispensée,  réduite à la portion très congrue, pour se donner courage ils ont pris quelque alcool et s'apprêtent à  faire l'expérience de l'amour sexuel, le premier acte important de leur vie, dans le dénuement le plus total. Peut-être surviendra-t-il, en prime, une naissance dans ces conditions, teintée de peur, d'appréhensions, de maladresse, de réticence, de pudicité, de timidité. Quel gâchis! Et nous parents, adultes, nous laissons faire sans réagir, atones et indifférents, volontiers censeurs. Il est temps que cela cesse et qu'un ordre nouveau balaye tout cela. Que nos futurs enfants soient le fruit de la force sexuelle partagée dans l'amour, la connaissance, la sérénité, le pur plaisir, la plénitude des sens, l'interaction des partenaires sans tabou ni frustration .

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